La question (simplifiée et modifiée sur des éléments de détail pour éviter que l'auteur(e) ne puisse être identifié(e)) :
Mon employeur avec qui j'ai de très bonnes relations voudrait que je travaille chez moi avec un ordinateur qu'il m'a apporté alors que j'ai la cheville cassée depuis 5 mois et que ça s'améliore pas. Il faut dire que je pourrais faire la moitié du travail que je faisais quand j'allais au bureau. A-t-il le droit de me le demander ? Qu'est-ce que je risque ? Merci pour vos réponses.
Ma réponse (sans garantie, n'hésitez pas à poser un commentaire si vous pensez détecter une erreur) :
L'arrêt maladie est fait pour se reposer et augmenter les chances de guérison, le stress lié au travail ne facilite pas la guérison, même si on imagine facilement que celui lié à l'inactivité (et à la crainte - légitime - d'être moins bien vu par l'employeur au fur et à mesure que la durée de l'arrêt se prolonge) n'est pas bon non plus.
Parlez en tout d'abord à votre médecin traiant pour savoir si le fait de travailler depuis votre domicile est une bonne ou une mauvaise idée.
Si vous avez le feu vert de votre médecin, une solution peut être le télétravail, total ou partiel.
Total si vous pouvez travailler totalement depuis chez vous.
Partiel si votre état de santé ne le permet pas et/ou si vous ne pouvez pas tout faire en télétravail.
Une solution pourrait être, au lieu d'un très long arrêt maladie renouvellé, des arrêts plus courts : 15 jours de travail puis 15 jours d'arrêt, par exemple.
Votre employeur vous confie 15 jours de travail et vous paye normalement pendant ces deux semaines, puis vous avez deux semaines d'arrêt indemnisées.
Notamment si votre convention collective vous permet de ne pas subir un délai de carence d'indemnisation au début de chaque arrêt maladie, la solution peut être intéressante pour vous financièrement et moralement (en évitant le sentiment d'inutilité et en évitant de vous couper du travail), pour votre employeur (qui voit le travail fait au moins en partie) et pour la collectivité (qui a moins à vous indemniser pmour les périodes d'arrêt).
Mais ne forcez pas trop, il serait dommage pour tout le monde que votre état de santé se dégrade pour avoir voulu reprendre trop vite ou trop fort.
Ces indications sont pour le cas où vous voudriez reprendre. SI ce n'est pas le cas, votre employeur ne peut bien évidemment pas vous forcer à travailler pendant un arrêt maladie, seul votre médecin décide de prolonger ou pas un arrêt maladie, avec éventuellement un médecin réalisant une contre-visite à la demande de votre employeur.
Etre très longtempms en arrêt maladie fait courir un risque juridique et un risque pratique.
Sur le plan pratique, votre employeur risque de vous " mal voir " et vous mettre de côté pour tout ce qui est primes ou promotion.
Sur le plan juridique, une absence qui se prolonge fait courir le risque d'un licenciement prononcé non pour maladie, mais pour désorganisation liée à l'absence prolongée ou répétée. ENcore que dans votre cas, le recrutement d'un remplaçant en CDD doit pouvoir au moins permettre d'attendre quelques semaines à quelques mois de plus, le temps que vous vous rétablissiez puisque vous semblez prendre du temps à guérir mais ne pas être dans un état d'incapacité permanente.